L\'autre règle de DIPLO par Yves Philippe de FRANCQUEVILLE

L\'autre règle de DIPLO par Yves Philippe de FRANCQUEVILLE

5. Les pertes puis les gains

 

 

 

5. Les pertes puis les gains :

 


 

Cette phase 5, réservée à l'automne, est peut-être la plus délicate à jouer.


Rappel : au printemps, excepté la situation de fuite impossible où l'on ôte de suite l'unité, chaque joueur garde son nombre d’armées et de flottes sur le plateau de jeu. On ne touche pas aux arsenaux ennemis.

La présence d’une unité ennemie sur un arsenal de sa couleur est considérée comme « temporaire »…

De même, un joueur ne gagne pas encore d’unité supplémentaire en cas de présence d’une de ses flottes ou d’une de ses armées sur un nouvel arsenal. Cela doit être confirmé en automne.

Oui, au printemps, c’est la saison des semailles, sans la cueillette des fruits…

Pour la saison automne, c’est bien différent :


Cette phase 5 se déroule en trois parties, juste après la résolution des combats de la phase 4.


Elles sont à bien intégrer…

  1. Étude des pertes des arsenaux occupés par des unités ennemies — en même temps — pour tous les joueurs.
  2. On ôte alors simultanément tous les PIONS arsenaux perdus… et ils sont placés ensemble à côté du plateau de jeu.
  3. Les unités associées aux pertes rejoignent une à une les PIONS arsenaux perdus, à la discrétion des joueurs qui peuvent choisir cas par cas l'unité à ôter du plateau de jeu. (Tout en respectant bien entendu le type d'arsenal perdu (PION avec une ancre ou sans ancre) avec le type d'unité correspondant : un "arsenal flotte" perdu fait perdre une flotte. Un "arsenal armée" perdu fait perdre une armée). Il peut y avoir une armée ou une flotte déjà ôtée du plateau au printemps ou à l'issue des combats de l'automne… en raison de la fuite impossible; c'est à rappeler par le joueur et à comptabiliser dans les pertes liées aux arsenaux.       Un joueur peut donc perdre une région avec son arsenal à sa couleur en raison de la présence d'une unité ennemie… et voir cette dernière, elle aussi ôtée du jeu par choix ou nécessité… de l'autre joueur. L'arsenal "perdu deux fois" n'est pas recouvré : il est déclaré "neutre".     Oui ! Le joueur ne récupère pas cette région même si elle est un "centre d'origine" de sa puissance. Cette région est alors neutre. Elle n'a plus de PION arsenal. Il faut la conquérir, par une flotte ou une armée qui lui donnera sa nouvelle dénomination de centre. 

Maintenant on peut comptabiliser les arsenaux effectivement pris par les joueurs ayant donc une unité toujours présente sur un arsenal nouvellement dominé. Une armée présente fait poser un PION "arsenal armée"; pour une flotte, c'est un PION "arsenal flotte"… quelle que soit l'origine de l'arsenal qui vient d'être vaincu. les unités correspondantes aux arsenaux gagnés sont reçues alors. (Il faut attendre la face 6 pour les poser ensemble sur le plateau de jeu, dans les "centres arsenaux" des régions des puissances d'origine).

 

Pour bien comprendre les subtilités de cette gestion des pertes puis des gains, voici un peu plus en détail et par l'exemple, de la phase 1 à la phase 5 de la saison automne d’une année de jeu :

 

Après la résolution des combats lors de la phase 4; de manière simultanée nous devrons étudier TOUTES les pertes d’arsenaux EN MÊME TEMPS en développant au mieux la phase 5 des pertes et gains.


C'est un exemple presque grandeur nature :


Phase 1.

Dans les négociations avant l'écriture des ordres, voilà la situation : le Royaume-Uni fait croire à une entente avec l'Allemagne qui dit être contre la France et la Russie… mais en fait, il décide de s'associer avec la France contre la Russie et l'Allemagne. L'Allemagne, sur la défensive, fait croire au Royaume-Uni qu'elle va respecter l'entente prévue alors qu'elle propose une entente avec la Russie mais cette dernière ne va pas tenir ses accords… La France, pendant cette saison, veut bien soutenir le Royaume-Uni contre l'Allemagne…

Hum, pas joli joli tout cela…

Nous sommes donc en automne.

 

Phase 2.

Voyons les ordres expliqués en détail de chaque joueur sur cette partie du plateau de jeu.

Pour la Russie :

La flotte de Suède, alors sur un "arsenal neutre" depuis la fin du printemps, attaque l'armée de Norvège. La flotte de la mer de Norvège attaque l'armée de Norvège (car pas de soutien d'attaque possible puisqu'il n'y a pas de région côtière frontière commune entre la Mer de Norvège et la Suède). C'est pour espérer ne pas perdre "l'arsenal flotte" à leurs couleurs, occupé depuis la fin du printemps par une armée du Royaume-Uni.

La flotte de la Mer Baltique attaque l'armée de Berlin, et l’armée de Prusse (qui ne peut pas soutenir une flotte en mer) attaque l’armée de Berlin pour être à deux unités contre une à Berlin et tenter de prendre "l'arsenal armée d'origine allemand".

Pour l'Allemagne :

L'armée de Berlin soutient l'armée de Bonn. L'armée de Ruhr soutient l'armée de Bonn qui soutient l'armée de Berlin. La flotte du Danemark ne bouge pas pour tenter de prendre "l’arsenal armée" aux couleurs du Royaume-Uni qu'elle occupe depuis la fin du printemps. (Et qu'elle avait promis de quitter pour la Suède). L'armée de Hollande, (ayant un "arsenal armée" aux couleurs de l'Allemagne) attaque la Belgique qui est toujours en "arsenal neutre" mais occupée depuis la fin du printemps par une flotte française.

Pour le Royaume-Uni :

La flotte de la Baie de Helgoland attaque "l'arsenal flotte d'origine allemande" de Kiel qui n’a pas d’unité sur place. La flotte de la Mer du Nord convoie l'armée de Londres qui attaque l'armée de la Hollande dont "l'arsenal armée" est aux couleurs de l'Allemagne. La flotte du détroit de Skagerak soutient l'armée de Norvège. L'armée de Norvège ne bouge pas pour espérer gagner "l'arsenal flotte" de la Norvège qui est alors aux couleurs de la Russie.

Pour la France :

La flotte de Belgique, encore sur un "arsenal neutre" ne bouge pas et note un soutien faux : celui de l'armée de Londres convoyée par la flotte de la Mer du Nord (du Royaume-Uni) qui attaque l'armée de Hollande. l'ordre n'est pas valable car il n'y a pas de frontière entre la Belgique et Londres. (C'était peut-être bien conscient). L'armée de Munich, qui est depuis la fin du printemps sur "l'arsenal armée d'origine allemand" devrait ne pas bouger pour espérer le gagner mais tente une attaque de brisure de soutien sur Bonn en espérant revenir sur sa position.

On stoppe ici sachant que cela ne représente qu'une petite partie des ordres d'une saison…

 

Ce qui donne en ordres écrits abrégés :

Russie :

F. Sue — Nge.

F. Mer Nge — Nge.

F. Mer Bal — Ber.

A. Prus — Ber.

Allemagne :

A. Ber S Bon.

A. Ruhr S Bon.

A. Bon S Ber.

F. Dan XXX

A. Hol — Bel.

Royaume-Uni :

F. Hel — Kie.

A. Londres — Hol.

F. Mer Nrd C A. Lon — Hol.

F. Ska S Nge.

A. Nge XXX

France :

F. Bel S A. Lon — Hol.

A. Mun — Bon.

 

Phases 3 et 4.

Résolution des ordres et déplacement des unités :

Première étude avec les mouvements et la résolution des combats, pays par pays.

La Russie échoue dans sa tentative de reprendre position sur "l'arsenal flotte" de la Norvège à sa couleur, qu'elle va perdre… car c'est un "stand of" entre ses deux unités qui attaquent contre celle de Norvège soutenue par celle de Skagerak. La flotte de Mer de Norvège revient sur sa position. L'armée de Suède aussi… sur un arsenal neutre qu'elle va peut-être gagner !

La Russie malgré l'attaque de Munich sur Bonn, échoue dans sa tentative de prendre Berlin, car Bonn avait le soutien de la Ruhr et bien que perdant celui de Berlin (cassé car deux contre deux avec Prusse et Baltique)…

Le calcul des soutiens se fait combat par combat : Là Bonn représente donc deux unités contre l'armée seule de Munich. Bonn garde donc son soutien à Berlin qui a alors deux unités et réalise un "stand of" avec les deux unités de la Prusse et de la Mer Baltique (alors que le soutien de Berlin pour Bonn est cassé par les deux unités attaquantes de Prusse et de la Mer Baltique mais ne cause pas de problème). L'armée de Prusse et la flotte de Baltique retournent sur leurs positions.

Le Royaume-Uni voit son armée de Norvège en passe de gagner l'arsenal que possédait la Russie. Aussi malgré le soutien faux de la Belgique (qui de toutes les façons aurait été cassé par l'armée de Hollande), l'armée de Londres entre en Hollande par convoyage puisque l'armée de Hollande est partie de sa position. La région était donc vide !

Elle a ses chances de prendre l'arsenal qui était aux couleurs de l'Allemagne. C'est enfin la flotte de la baie de Helgoland qui prend position sur Kiel et son arsenal d'origine allemand.

Pour le Danemark… c'est bien perdu !

En effet, la flotte allemande du Danemark est restée sur sa position… C'est cependant pas forcément gagné pour l'Allemagne en grande difficulté : bien qu'ayant sauvé son armée à Berlin elle est envahie à Kiel et perd sa position en Hollande : en effet, alors en "stand of" avec la flotte de Belgique, l'armée de Hollande ne peut pas revenir sur sa position puisque l'armée de Londres est arrivée par convoyage. La seule fuite possible pour cette armée c'est en Ruhr, région frontalière et non zone de combat ennemie (la Ruhr, même alors en soutien de défense à ce tour de jeu, n'a pas été attaquée). Bonn reste sur sa position. Enfin, l'Allemagne va perdre aussi Munich…

Et oui, la France garde sa position en Belgique puisqu'il y a "stand of" avec l'armée de Hollande, et retourne à Munich sur l'arsenal Allemand… Elle vise deux arsenaux en gain.

 

Phase 5.


1) Alors voyons maintenant les PERTES (avant les gains).

On ôte tous les arsenaux perdus… puis toutes les armées ou flottes à retirer en raison des pertes !

Reprenons dans le même ordre précédemment utilisé pour les combats.

La Russie perd un "arsenal flotte" sur la Norvège, et devra donc ôter une flotte du plateau de jeu. On ôte de suite le PION arsenal flotte de la Russie et le joueur a le temps d'étudier les autres pertes pour décider de la flotte à ôter du jeu…

Pour l'Allemagne, il y a la perte de "l'arsenal flotte d'origine" de Kiel, et les deux "arsenaux armée" de Hollande et de Munich (d'origine). Lourd… Il faut ôter le PION arsenal de la Hollande et celui de Munich et le joueur de l'Allemagne doit étudier laquelle des deux armées  il va perdre sur les quatre du plateau de jeu, avec sa flotte unique qui était au Danemark…

Et ATTENTION : Pour le Royaume-Uni, il y a perte de "l'arsenal armée" du Danemark, MÊME si la flotte allemande du Danemark devra être ôtée du jeu CAR TOUTES LES PERTES D'ARSENAUX SE FONT EN MÊME TEMPS ! Et celles des unités en suite.

Le joueur du Royaume-Uni doit ôter le PION du Danemark, puis une armée du plateau de jeu.

Pour la France, dans cet espace du jeu, pas de pertes…

 

2) Et maintenant les GAINS :

C'est à savoir en fonction des choix de chaque joueurs sur la perte des unités : il faut être sur un arsenal avec une unité de sa couleur en automne pour le gagner et gagner ainsi une unité.

Alors là, la Russie — habilement — ôte la flotte de la Mer Baltique pour rester avec une Flotte en Suède et gagner un arsenal flotte. Elle peut obtenir une flotte qu'elle placera à la phase 6, à Saint-Pétersbourg côte sud si cela lui chante.

L'Allemagne, qui a ôté sa flotte du Danemark, ne gagne pas l'arsenal perdu par le Royaume-Uni. Le Danemark redevient neutre. L'Allemagne ne gagne pas d'arsenal à ce tour et ôte ses deux armées de Ruhr. (Une arrivait par fuite de la Hollande).

Le Royaume-Uni a une armée en Norvège et une armée en Hollande ainsi qu'une flotte à Kiel. Il faut perdre une des deux armées alors qu'elles se trouvent sur des arsenaux à gagner… il faut choisir… se décider : hop, c'est celle de Norvège qui saute (avec un accord nouveau avec la Russie !) La Norvège redevient aussi "arsenal neutre".

C'est donc la Hollande qui devient "arsenal armée" et Kiel qui devient "arsenal flotte", ces deux PIONS arsenaux aux couleurs du Royaume-Uni. Il y a gain d'une armée et d'une flotte.

Enfin, pour la France, il y a gain d'un "arsenal flotte" sur la Belgique et d'un "arsenal armée" sur Munich, avec l'acquisition de deux PIONS à poser dont un avec une "ancre" qui donnent donc une flotte et une armée supplémentaire à poser sur les "centres arsenaux d'origine".

 


 

Et l'on attaque la phase 6 !

Pas facile n'est ce pas ?

C'est un jeu qui se mérite !

 

Tentez l'aventure, c'est un jeux formidable…

 

 

 

 


 

© Yves Philippe de FRANCQUEVILLE & Alexandre LEGER.

2011.



28/04/2011
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